Les Touaregs, peuple légendaire du désert, connaissent une mutation culturelle, car la modernité s’est également installée chez eux et ils ont en partie abandonné leur nomadisme. Leur culture séculaire est menacée d’extinction. Il en va de même pour le jeu de l’imzad, le violon à une corde des Touaregs. L’imzad est constitué d’une demi-calebasse recouverte de peau de chèvre, souvent peinte d’ornements ou des caractères tifînagh des Touaregs. La corde est également faite de crin de la queue du cheval, tout comme la corde de l’arc.
L’imzad est joué exclusivement par des femmes qui accompagnent le chant d’un ou deux hommes. Elles chantent des poèmes en tamâhaq, la langue des Touaregs, qui évoquent l’amour, les grandes batailles du passé, la vie nomade, la beauté du désert, etc. Actuellement, dans l’ensemble des montagnes du Hoggar, dans le sud de l’Algérie, seules sept vieilles femmes jouent encore de l’imzad, alors qu’autrefois presque toutes les jeunes filles maîtrisaient cet instrument. La femme touarègue occupe une place importante dans la société touarègue. Ce sont les mères qui enseignaient à leurs filles le jeu de l’imzad et l’écriture du tifînagh. La musique traditionnelle imzad est une partie importante de la culture touareg. La faire revivre, c’est aussi la préserver pour les générations futures. En 2003, l’association « Sauver l’Imzad » a été créée à Tamanrasset dans le but de préserver la culture touareg dans le Hoggar. Cela passe notamment par la création d’une école où les jeunes femmes touaregs apprennent à jouer de l’imzad et, en même temps, à fabriquer cet instrument de musique. Cette école enseigne également l’écriture tifînagh. Le programme d’enseignement comprend d’autres aspects de la culture et de l’histoire touarègues, des cours sur l’origine et le développement de l’imzad, sur la poésie et les chants de l’imzad, mais aussi des cours d’informatique. Un objectif important est également d’encourager la fabrication à domicile de l’Imzad et d’autres produits touaregs. Le centre culturel « Dar el Imzad » prévu à Tamanrasset abritera à l’avenir l’école d’Imzad avec tous les cours ainsi qu’une médiathèque dans laquelle les documents sur l’Imzad, la poésie et les chants seront archivés et rendus accessibles au public. La Fondation Jutta Vogel finance un film documentaire sur les Imzad ainsi que des enregistrements de musique imzad et de poèmes tamâhaq, contribuant ainsi à la préservation de la culture touareg.
Pour plus d’informations sur « Sauver l’Imzad », consultez : www.imzadanzad.com
