Le Daureb – en français : Brandberg – en Namibie, en bordure du désert du Namib, est célèbre dans le monde entier pour ses dizaines de milliers de peintures rupestres, dont la plus connue d’Afrique, la « Dame blanche ». L’art rupestre préhistorique est un phénomène mondial dont l’histoire s’étend sur plusieurs dizaines de milliers d’années. Les formes et les lieux auxquels l’art rupestre est associé sont donc très variés. Mais elles ont toutes en commun un principe qui s’applique presque toujours et partout : les artistes préhistoriques n’ont pas mélangé les deux techniques de base pour la réalisation des images. Soit ils utilisaient la peinture avec une ou plusieurs couleurs, soit ils utilisaient la surface de la roche pour la graver par picage, incision ou ponçage. Apparemment, l’utilisation de l’une ou l’autre technique était une « décision de principe ». Cependant, il existe quelques exceptions où les deux techniques sont utilisées ensemble ou se superposent. De tels sites suscitent naturellement un intérêt particulier de la part des scientifiques. L’une d’entre elles se trouve dans le Daureb. Il s’agit de la petite gorge de Dom, très limitée et encore largement inexplorée, qui offre aujourd’hui l’opportunité de découvrir la relation entre les peintres et les graveurs. Avec l’augmentation du tourisme dans le Daureb, qui est en effet souhaitable pour le développement de la région, il faut cependant préparer toute une série de mesures pour protéger un tel trésor de la destruction et le rendre un jour accessible. C’est précisément l’objectif du nouveau projet. La première étape, qui commence par des recherches scientifiques, consiste à élaborer un plan de gestion dans le cadre de la procédure de classement de l’ensemble du Daureb au patrimoine mondial de l’UNESCO. Dès le début, le plus grand nombre possible d’acteurs locaux seront impliqués. Des étudiants de l’Université de Namibie participeront à l’étude de l’art rupestre et de l’archéologie de la gorge de Dom, qui sera menée par Tilman Lenssen-Erz (Forschungsstelle Afrika à l’Institut de préhistoire et de protohistoire de l’Université de Cologne) et par Goodman Gwasira (Université de Namibie). Les guides touristiques locaux seront également impliqués, car le projet comprend également des évaluations et des recommandations sur l’infrastructure, y compris les voies d’accès, le camping, l’approvisionnement en eau, etc. Tout cela se fait en étroite collaboration avec le National Heritage Council, le National Museum et le History Department de l’University of Namibia. Toutes les connaissances scientifiques sont remises à la Commission du patrimoine mondial, ainsi que l’expertise pour le développement touristique. Cet ensemble de mesures devrait garantir que la richesse de l’art rupestre sera accessible à de nombreux visiteurs, sans pour autant mettre en péril le site de Daureb/Brandberg et ses futures recherches.
Rapport du film
Le Dr Tilmann Lenssen-Erz et Goodman Gwasira, MA expliquent les liens entre la recherche archéologique, la conservation culturelle et les activités touristiques sur le « Bilderberg » namibien, le Brandberg et le Daureb respectivement.
(copyright Heike Heinemann-Bollig).